8 févr. 2012

"Le métissage is everywhere!"


Le métissage désigne le croisement de races dans une même espèce, des variétés différentes.
Synonyme: mélange, brassage, croisement, hybridation.

L'adjectif métis(se) désigne quelque chose issu d'un métissage. Peut être aussi nommé hybride, mulâtre, personne dont les parents sont de couleur de peau différente, de races différentes.
*La toile métisse est une toile faite de coton et de lin.


La notion de métis (qui signifie en latin « mélangé »/« mêlé ») désigne le mélange de deux éléments distincts. Tandis que le métissage est une idée du xixe sièclenote, dont les équivalents en anglais sont celles d'hybridité (hybridity) et de créolisation (creolisation) désigne le mélange des sangs du point de vue racial. Puis la notion de métissage est devenue un concept de marketing intellectuel, culturel et commercialnote employé dans le monde des arts : de la mode à la littérature en passant par les arts plastiques, la musique et le spectacle. Il désigne quelque chose comme le libre mélange des genres, mais aussi sur fond de mélange des couleurs de peau.

Étymologies?

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À partir du xiiie siècle, il désigne le croisement de deux espèces animales ou végétales différentes (un mestis). En 1615 le mot « métice », emprunté au portugais, désigne alors une personne née de parents appartenant à des populations présentant des différences phénotypiques importantes (comme la pigmentation de la peau). Ce terme fut notamment utilisé pour désigner les nombreux descendants de parents européens et « indigènes » issus de la colonisation. Enfin, on parle de métis pour des tissus (ex. toile métisse), des métaux (ex. fer métis), des mots, etc. issus du mélange de deux éléments distincts.

Métissage biologique et métissage culturel.
Le métissage biologique est celui qui naît de l'union d'un père et d'une mère de types physiques et donc vraisemblablement d'origines ethniques distantes. Le métissage culturel correspond, soit à une acculturation (emprunt d'éléments culturels allogènes par des individus appartenant à une culture donnée), soit à la fusion de deux ou plusieurs cultures, indépendamment du mélange des individus qui la composent. Le métissage purement culturel masque souvent le maintien d'une ségrégation raciale. Ainsi, dans les sociétés créoles francophones, les békés d'origine européenne parlent la langue créole sans se mélanger à leurs concitoyens d'origine africaine. De même, on observe dans le sud des États-Unis, une culture commune (accent, cuisine, jazz, allure vestimentaire) partagée entre les rednecks sudistes et les afro-américains descendants d'esclaves, alors que les préjugés raciaux restent très forts. Le métissage culturel peut alors être analysé comme une concession accordée par l'élite dominante à la majorité dominée.

Aspects ethniques et culturels.
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Dans l'imaginaire de nombreux peuples, l'unité ethnique est symbolisée par le sang comme dans l'expression « sang bleu » des nobles français, le métissage est alors considéré comme un mélange de sang, les métis sont des « sang mêlés ». On parle ainsi du « droit du sang » lorsqu'un pays n'accorde la nationalité que lorsqu'un des parents a déjà la nationalité (par opposition au « droit du sol » qui accorde la nationalité aux individus nés dans le pays). La devise de la Légion étrangère est par ailleurs "Étrangers devenus fils de France, non par le sang reçu, mais par le sang versé."
Lorsqu'il y a tension entre des groupes ethniques, il arrive que les métis soient rejetés par leurs deux communautés d'origine. Il en va différemment du métissage culturel qui ouvre souvent de nouvelles possibilités, en particulier dans le domaine artistique, sans présenter le même caractère irréversible que le métissage génétique.
Le métissage des peuples s'accompagne quelquefois d'un métissage culturel dont il résulte de nouveaux modes de vie ou expressions artistiques. Toutefois, les simples échanges culturels, qui peuvent être de nature strictement informelle, ne se définissent pas comme les produits du métissage. Celui-ci procède d'une véritable émulation dont il résulte une nouvelle culture avec ses propres modes d'expression.
On peut citer parmi les régions du monde caractérisées par cette culture métisse les pays d'Amérique latine ou encore les Caraïbes. Le métissage, tant de la culture que des peuples, fait partie intégrante de l'histoire de ces régions et est revendiquée comme une identité culturelle.
Le country-blues, musique très populaire dans l'Amérique rurale, est le produit du métissage entre la musique irlandaise, apportée par les Irlandais fuyant la répression au xixe siècle, et le blues des esclaves noirs américains.

Approche idéologique.
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Avec le développement des idéaux pacifistes, la fin du xxe siècle a été marquée par une forte valorisation du métissage. Il devient un canon de beauté et l'on observe en effet l'élection des premiers top-models métis. Mais aussi, le métissage se forge une identité musicale avec la popularisation de la world music, tandis que la mode vestimentaire connaît une vague du « style ethnique ».
D'un point de vue idéologique, les enjeux sont profondément enracinés dans les débats sur le racisme. Le racialisme, théorie considérée non scientifique par ses détracteurs, subdivisant l'espèce humaine en races nettement distinctes, nomme métisse une personne dont les parents sont de races différentes. Cette définition était appliquée dans certains pays effectuant un classement officiel de leurs ressortissants en termes de race, par exemple l'Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid. Aux États-Unis, en revanche, même si les parents appartiennent à des classifications ethniques différentes (Hispanic, Caucasian, Asian, Chinese, Japanese, Italian, African American), les enfants étaient rattachés à une seule de ces catégories dans les questionnaires de recensement. Depuis le Census 2000, les catégories « Multiracial », « Two or more races » et « Other » sont proposées.


Les causes du métissage.
Sur www.peopleinside.fr Christian Lacroix pour Desigual

Le métissage au sens moderne du mot est favorisé par la promiscuité géographique, sociale, culturelle et/ou religieuse d'individus d'origines différentes. Par conséquent, en amont du métissage, il convient de relever le rôle des transports, de l'émancipation de la femme, du multiculturalisme et de la diminution de l'importance des religions communautaires (En revanche, le Catholicisme, de meme qu'il interdisait les mariages consanguins au Moyen-Age, a encouragé le métissage entre Indiens évangelisés et Européens, au Canada et en Amérique du Sud lors de leurs colonisations).
Cependant, une condition déterminante du métissage est le déséquilibre démographique entre les hommes et les femmes. Dès le ve siècle avant notre ère, Hérodote rapporte dans l'Enquête différentes anecdotes relatives aux origines des peuples mixtes. Ainsi, au retour d'une longue expédition guerrière tous les mâles d'une tribu scythe, auraient retrouvé leurs épouses remariées avec leurs esclaves, d'origine étrangère. Le plus souvent cependant, c'est un déséquilibre en sens inverse qui a été à l'origine du métissage. En Amérique du Sud, au xvie siècle, la pénurie évidente de femmes d'origine européenne a amené les conquistadores et les colons à s'unir avec des femmes amérindiennes. Ce n'est qu'à partir du xviie siècle, après que le continent sud américain ait été largement gagné à la culture et au mode de vie européen que des familles complètes d'européens vinrent s'installer en Amérique du Sud pour y former l'essentiel du fonds européen des populations d'Amérique du sud. Un phénomène analogue se serait produit au Québec et en Louisiane avec les trappeurs franco-indiens précédant l'installation des familles originaires du Poitou et de Normandie. Ainsi, l'Amérique métisse est antérieure à l'Amérique blanche. En outre, il est curieux d'observer que ceux qui se proclament aujourd'hui "Américains" sont les derniers à s'être installés sur le continent. Les descendants des immigrés Anglo-protestants ont en effet peuplé l'Amérique après les Amérindiens, après les Conquistadors latins, et même parfois après les esclaves noirs importés d'Afrique. Paradoxalement, ce sont eux qui se font aujourd'hui appeler "Américain", comme s'ils étaient les propriétaires légitimes de ce continent.
Les grandes métropoles contemporaines accueillent une plus forte proportion d'hommes d'origine étrangère, expatriés ou immigrés, ce qui n'augmente en rien les chances d'unions transnationales et d'unions interraciales si une intégration sociologique et culturelle préalable des immigrés n'a lieu.


Le métissage culturel
Le métissage culturel désigne le mélange d'influences culturelles distinctes au niveau musical, pictural, sculptural, vestimentaire, et linguistique.
Le métissage culturel ne correspond pas forcément au métissage « génétique » ainsi que le jazz métissé ; ainsi, par exemple, un orchestre entièrement et « réellement » polonais, intégrant des influences orientalisantes ou africaines, dans un cadre musical slave, développerait une culture musicale métissée.
On pourrait conclure que tout comme au niveau « génétique », la totalité des ensembles culturels est métissée, même si au sein de chaque ensemble, on constate bien entendu des dominantes culturelles aisément déterminables. Ainsi, la langue française est constituée en grande partie de racines grecques, grecques « romanisées », latines, arabes, celtes, etc. Certains mots auraient même des racines non-indo-européennes.
La plupart des ethnogenèses démontre que le métissage culturel est qualifiable de « volontaire », c'est-à-dire issu de choix consciemment effectués, en fonction de goûts et d'attirances libres pour des cultures au départ « étrangères ». Une partie du métissage s'effectue inconsciemment, dès lors qu'un métissage "génétique" préexiste à la naissance de l'individu.


Plus dinfos sur fr.wikipedia.org.

Clin d'oeil sur les modèles de Jean Paul Gaultier.


Sur mode.doctissimo.fr
Sur www.lexpress.fr
Sur www.journaldesfemmes.com
Sur www.europe1.fr





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